Sunday, February 18, 2018

ISHMAEL REED MUMBO JUMBO


“Why, when the seasons change on Mars, I sympathize with them.”


“According to the astrologer Evangeline Adams, America is born at 3:03 on the 4th of July, Gemini Rising. It is to be mercurial, restless, violent. It looks to the Philippines and calls gluttony the New Frontier. It looks to South America and intervenes in the internal affairs of its nations; piracy is termed “bringing about stability.” If the British prose style is Churchillian, America is the tobacco auctioneer, the barker; Runyon, Lardner, W.W., the traveling salesman who can sell the world the Brooklyn Bridge every day, can put anything over on you and convince you that tomatoes grow at the South Pole.”
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“The people didn’t go for it and sarcastically called them The First Poets because in Egypt at the time of Osiris every man was an artist and every artist a priest; it wasn’t until later that Art became attached to the State to do with it what it pleased.”
“S.R.: UPON HEARING ETHEL WATERS SING “THAT DA-DA-STRAIN” AND A JAZZ BAND PLAY “PAPA DE-DA-DA” EUROPEAN PAINTERS TAKE JES GREW ABROAD. IT HAS BECOME WHAT THE WALLFLOWER ORDER FEARED: PANDEMIC. AT HOME, YOUNG PEOPLE CHEER THE BAYERDOFFER DEVILS WHO’VE CHALLENGED GRAND OPERA TO A DUEL AT THE METROPOLITAN THEATER IN LOS ANGELES… THOUSANDS BOO VERDI’S TRIUMPH AS A HOMETOWN DECISION… THE LOOTING CONTINUES UNTIL DAWN… WORLD-WIDE MU’TAFIKAH GIVE JES GREW ENCOURAGEMENT BY PUTTING IT UP TAKING IT IN AND HIDING IT OUT… ON WALL STREET SAXOPHONES MAKE A STRONG RALLY WHILE VIOLINS ARE DOWN. THE BALLET LINGERS ON DEATH ROW AND… THIS JUST IN! OUTBREAKS OF JES GREW 60 MILES FROM NEW YORK CITY. 30,000 CASES REPORTED INCLUDING COWS, CHICKENS, SHEEP AND HORSES, DISPROVING SPECULATIONS THAT ITS EFFECTS ARE CONFINED TO THE HUMAN SPECIES. EVEN THE SAP IN THE MAPLE TREES MOVES NASTY. LOCAL CHURCHES SCHEDULE LAST-MINUTE MIDNIGHT SERVICES TO INDULGE IN PRAYERFUL ANTIDOTES AGAINST THE PLAGUE. ”

ISHMAEL REED MUMBO JUMBO
LES CHANTS DE MALDOROR COMTE DE LAUTRÉAMONT CHANT DEUXIÈME


“Le crocodile ne changera pas un mot au vomissement sorti de dessous son crâne.”

“La Seine entraîne un corps humain. Dans ces circonstances, elle prend des allures solennelles. Le cadavre gonflé se soutient sur les eaux ; il disparaît sous l’arche d’un pont ; mais, plus loin, on le voit apparaître de nouveau, tournant lentement sur lui-même, comme une roue de moulin, et s’enfonçant par intervalles. Un maître de bateau, à l’aide d’une perche, l’accroche au passage, et le ramène à terre. Avant de transporter le corps à la Morgue, on le laisse quelque temps sur la berge, pour le ramener à la vie.”

“Voici le miracle : le cadavre reparaissait, le lendemain, sur la surface de l’océan, qui reportait au rivage cette épave de chair.”

“C’en est fait ; quelque chose d’horrible va rentrer dans la cage du temps ! Il se penche, et porte la langue, imbibée de salive, sur cette joue angélique, qui jette des regards suppliants. Il promène quelque temps sa langue sur cette joue. Oh !… voyez !… voyez donc !… la joue blanche et rose est devenue noire, comme un charbon ! Elle exhale des miasmes putrides. C’est la gangrène ; il n’est plus permis d’en douter. Le mal rongeur s’étend sur toute la figure, et de là, exerce ses furies sur les parties basses ; bientôt, tout le corps n’est qu’une vaste plaie immonde. Lui-même, épouvanté (car, il ne croyait pas que sa langue contînt un poison d’une telle violence), il ramasse la lampe et s’enfuit de l’église. Une fois dehors, il aperçoit dans les airs une forme noirâtre, aux ailes brûlées, qui dirige péniblement son vol vers les régions du ciel. ”

Tuesday, February 13, 2018

LES CHANTS DE MALDOROR COMTE DE LAUTRÉAMONT CHANT DEUXIÈME


“Sont assis, à l’impériale, des hommes qui ont l’œil immobile, comme celui d’un poisson mort.”


“Que doit être cet assemblage d’êtres bizarres et muets ? Sont-ce des habitants de la lune ? Il y a des moments où on serait tenté de le croire ; mais, ils ressemblent plutôt à des cadavres. L’omnibus, pressé d’arriver à la dernière station, dévore l’espace, et fait craquer le pavé… Il s’enfuit !… Mais une masse informe le poursuit avec acharnement, sur ses traces, au milieu de la poussière.”


“Un de ces hommes, à l’œil froid, donne un coup de coude à son voisin, et paraît lui exprimer son mécontentement de ces gémissements, au timbre argentin, qui parviennent jusqu’à son oreille. L’autre baisse la tête d’une manière imperceptible, en forme d’acquiescement, et se replonge ensuite dans l’immobilité de son égoïsme, comme une tortue dans sa carapace.”
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“Je pourrais, cousant tes paupières avec une aiguille, te priver du spectacle de l’univers, et te mettre dans l’impossibilité de trouver ton chemin ; ce n’est pas moi qui te servirai de guide.”
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“Le bandage est fini : mon front étanché a été lavé avec de l’eau salée, et j’ai croisé des bandelettes à travers mon visage. Le résultat n’est pas infini : quatre chemises, pleines de sang et deux mouchoirs. On ne croirait pas, au premier abord, que Maldoror contînt tant de sang dans ses artères ; car, sur sa figure, ne brillent que les reflets du cadavre.”

“ La justice qu’apportent les lois ne vaut rien ; c’est la jurisprudence de l’offensé qui compte.”
"Los detentadores de la autoridad, casi siempre generales o autoridades eclesiásticas, son descritos detalladamente, con el amor y la morosidad de una madre en la descripción de sus hijos"

"Entre los adjetivos de sus críticos destaquemos los siguientes: paleonazi, tarado, abanderado de la burguesía, títere del capitalismo, agente de la CIA, poetastro de intenciones cretinizantes, plagiario de Eguren, plagiario de Salazar Bondy, plagiario de Saint-John Perse, (...), esbirro de las cloacas, profeta de baratillo, violador de la lengua española, versificador de intenciones satánicas, producto de la educación de provincia, rastacuero, cholo alucinado, etc., etc."

"En las primeras páginas aparece el perro de O'connell, un pastor alemán mutante y vagabundo, cons poderes telepáticos y tendencias nazis."

"Pronto comprendió que sólo existían dos maneras de acceder a él: mediante la violencia abierta, que no venía al caso pues era un hombre apacible y nervioso al que repugnaba hasta la vista de la sangre, o mediante la literatura, que es una forma de violencia soterrada y que concede respetabilidad y en ciertos países jóvenes y sensibles es uno de los disfraces de la escala social."

"5. El concurso de masturbación que organizan los presidentes y las tres únicas modalidades de victoria: grosor, que gana el embajador de Ecuador, longitud, que gana el embajador do Brasil y lanzamiento de semen, prueba máxima, que gana el embajador de Argentina." 

ROBERTO BOLAÑO LA LITERATURA NAZI EN AMÉRICA
"En 1985, su fama hasta entonces restringida a los vastos círculos pictórico-literarios chilenos se ve catapultada, merced al apoyo de un grupo de empresarios chilenos y norteamericanos, a las más altas cumbres de la popularidad. Apoyado en un equipo de excavadoras rotura sobre el desierto de Atacama el plano del campo de concentración ideal: una imbricada red que seguida a ras de desierto semeja una ominosa sucesión de líneas rectas y que observada a vuelo de helicóptero o aeroplano se convierte en un juego grácil de líneas curvas. La parte literaria queda consignada con las cinco vocales grabadas a golpe de azada y azadón por el poeta en persona y esparcidas arbitrariamente sobre las costrosa superficie del terreno. El evento no tarda en ser la sensación del verano cultural chileno."

ROBERTO BOLAÑO LA LITERATURA NAZI EN AMÉRICA

Thursday, February 8, 2018

LES CHANTS DE MALDOROR COMTE DE LAUTRÉAMONT CHANT DEUXIÈME


“Jusqu’à ce que j’aperçusse un trône, formé d’excréments humains et d’or, sur lequel trônait, avec un orgueil idiot, le corps recouvert d’un linceul fait avec des draps non lavés d’hôpital, celui qui s’intitule lui-même le Créateur ! ”

“ Il lui dévorait d’abord la tête, les jambes et les bras, et en dernier lieu le tronc, jusqu’à ce qu’il ne restât plus rien ; car, il croquait les os. Ainsi de suite, durant les autres heures de son éternité. ”

“Ô lecteur, ce dernier détail ne te fait-il pas venir l’eau à la bouche ?”

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“Cependant, j’ai des preuves qu’il n’hésite pas d’éteindre, à la fleur de l’âge, le souffle d’autres humains, quand ils ont à peine goûté les jouissances de la vie.”
LES CHANTS DE MALDOROR COMTE DE LAUTRÉAMONT CHANT DEUXIÈME



“Il y a des heures dans la vie où l’homme, à la chevelure pouilleuse, jette, l’œil fixe, des regards fauves sur les membranes vertes de l’espace "

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“Mais, je sais aussi que la constance n’a pas fixé, dans tes os, comme une moelle tenace, le harpon de sa demeure éternelle, et que tu retombes assez souvent, toi et tes pensées, recouvertes de la lèpre noire de l’erreur, dans le lac funèbre des sombres malédictions.”

“Ma bouche est prête, à n’importe quelle heure du jour, à exhaler, comme un souffle artificiel, le flot de mensonges que ta gloriole exige sévèrement de chaque humain”

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“Et la morale, qui passait dans cet endroit, ne présageant pas qu’elle avait, dans ces pages incandescentes, un défenseur énergique, l’a vu se diriger, d’un pas ferme et droit, vers les recoins obscurs et les fibres secrètes des consciences. Ce qui est du moins acquis à la science, c’est que, depuis ce temps, l’homme, à la figure de crapaud, ne se reconnaît plus lui-même, et tombe souvent dans des accès de fureur qui le font ressembler à une bête des bois. Ce n’est pas sa faute. Dans tous les temps, il avait cru, les paupières ployant sous les résédas de la modestie, qu’il n’était composé que de bien et d’une quantité minime de mal. Brusquement je lui appris, en découvrant au plein jour son cœur et ses trames, qu’au contraire il n’est composé que de mal, et d’une quantité minime de bien que les législateurs ont de la peine à ne pas laisser évaporer. Je voudrais qu’il ne ressente pas, moi, qui ne lui apprends rien de nouveau, une honte éternelle pour mes amères vérités ; mais, la réalisation de ce souhait ne serait pas conforme aux lois de la nature. En effet, j’arrache le masque à sa figure traîtresse et pleine de boue, et je fais tomber un à un, comme des boules d’ivoire sur un bassin d’argent, les mensonges sublimes avec lesquels il se trompe lui-même”

LES CHANTS DE MALDOROR COMTE DE LAUTRÉAMONT CHANT DEUXIÈME

Monday, February 5, 2018

LES CHANTS DE MALDOROR COMTE DE LAUTRÉAMONT CHANT PREMIER
“En voyant ces spectacles, j’ai voulu rire comme les autres ; mais, cela, étrange imitation, était impossible. J’ai pris un canif dont la lame avait un tranchant acéré, et me suis fendu les chairs aux endroits où se réunissent les lèvres. Un instant je crus mon but atteint. Je regardai dans un miroir cette bouche meurtrie par ma propre volonté ! C’était une erreur ! Le sang qui coulait avec abondance des deux blessures empêchait d’ailleurs de distinguer si c’était là vraiment le rire des autres”

“...lasser les moralistes à découvrir leur cœur, et faire retomber sur eux la colère implacable d’en haut.”

“Mais, les hommes ne s’en aperçoivent pas. Je les ai vus aussi rougissant, pâlissant de honte pour leur conduite sur cette terre ; rarement.”


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“Stare clamped to stare. Bowed backs blurs in stare clamped to stare. Two black holes. Dim black. In through skull to soft. Out from soft through skull. Agape in unseen face. That the flaw? The want of flaw? Try better worse set in skull. Two black holes in foreskull. Or one. Try better still worse one. One dim black hole mid-foreskull. Into the hell of all. Out from the hell of all. So better than nothing worse say stare from now.”

NOHOW ON WORSTWARD HO SAMUEL BECKETT

“Something not wrong with one. Then with two. Then with three. So on. Something not wrong with all. Far from wrong. Far far from wrong.”
NOHOW ON WORSTWARD HO SAMUEL BECKETT

Art: Roman Opalka
“Say a body. Where none. No mind. Where none. That at least. A place. Where none. For the body. To be in. Move in. Out of. Back into. No. No out. No back. Only in. Stay in. On in. Still.”

“Say ground. No ground but say ground. So as to say pain. No mind and pain? Say yes that the bones may pain till no choice but stand. Somehow up and stand. Or better worse remains. Say remains of mind where none to permit of pain. Pain of bones till no choice but up and stand. Somehow up. Somehow stand. Remains of mind where none for the sake of pain. Here of bones. Other examples if needs must. Of pain. Relief from. Change of.”

“Another. Say another. Head sunk on crippled hands. Vertex vertical. Eyes clenched. Seat of all. Germ of all.”

“How small. How vast. How if not boundless bounded. Whence the dim. Not now. Know better now. Unknow better now. Know only no out of. ”

“ Know nothing no. Too much to hope. At most mere minimum. Mere-most minimum.”

NOHOW ON WORSTWARD HO SAMUEL BECKETT

Saturday, February 3, 2018


“The odd sound. What a mercy to have that to turn to. Now and then. In dark and silence to close as if to light the eyes and hear a sound. Some object moving from its place to its last place. Some soft thing softly stirring soon to stir no more. To darkness visible to close the eyes and hear if only that. Some soft thing softly stirring soon to stir no more.”

“Till the eye closes and freed from pore the mind inquires, What does this mean? What finally does this mean that at first sight seemed clear? ”

“Un­formu­lable gropings of the mind. Unstillable.”

NOHOW ON COMPANY SAMUEL BECKETT



NOHOW ON COMPANY SAMUEL BECKETT

“Why duplicate this particular solace? Then let him move. Within reason. On all fours. A moderate crawl torso well clear of the ground eyes front alert. If this no better than nothing cancel. If possible.”

“First what is the unit of crawl? Corresponding to the footstep of erect locomotion. He rises to all fours and makes ready to set out. Hands and knees angles of an oblong two foot long width irrelevant. Finally say left knee moves forward six inches thus half halving distance between it and homologous hand. Which then in due course in its turn moves forward by as much. Oblong now rhomboid. But for no longer than it takes right knee and hand to follow suit. Oblong restored. So on till he drops. Of all modes of crawl this the repent amble is possibly the least common. And so possibly of all the most diverting.”


“For you advance if not with closed eyes though this as often as not at least with them fixed on the momentary ground before your feet. That is all of nature you have seen. Since finally you bowed your head. The fleeting ground before your feet. From time to time. You do not count your steps any more. For the simple reason they number each day the same. Average day in day out the same.”

“And finally to maintain eyes and ears at a high level of alertness for any clue however small to the nature of the place to which imagination perhaps unadvisedly had consigned him.”

“Deviser of the voice and of its hearer and of himself. Deviser of himself for company. Leave it at that. He speaks of himself as of another. He says speaking of himself, He speaks of himself as of another. Himself he devises too for company. Leave it at that. Confusion too is company up to a point. Better hope deferred than none. Up to a point. Till the heart starts to sicken. Company too up to a point. Better a sick heart than none. Till it starts to break. So speaking of himself he concludes for the time being, For the time being leave it at that.

“Or last if not least resort to ask himself what precisely he means when he speaks of himself loosely as lying. Which in other words of all the innumerable ways of lying is likely to prove in the long run the most endearing. If having crawled in the way described he falls it would normally be on his face. Indeed given the degree of his fatigue and discouragement at this point it is hard to see how he could do otherwise”

Art: Eadweard Muybridge